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Minute 6.

Concernant la "maladie" d'amasser des richesses alors que l'on n'en a pas besoin, parce que cela ne sert aucun but, Aristote avait nommé ça la chrématistique (chrematistikos).

Mot qui s'oppose, en Grec du moins, à économie (oiko + nomia) car l'économie a un but, un objectif de régulation et de répartition.

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mars 14, 2023·modifié mars 14, 2023Auteur

Oui, "pratique visant à l'accumulation de moyens d'acquisition en général, plus particulièrement de celui qui accumule la monnaie pour elle-même et non en vue d'une fin autre que son plaisir personnel".

Je ne connaissais pas ce terme, mais ça rejoint parfaitement ma réflexion.

"Aristote distingue deux formes de la chrématistique. La première, qualifiée de « naturelle », est nécessaire. Elle est liée à la nécessité d'approvisionner et faire vivre l'oïkos (la famille élargie, au sens de communauté). Elle ne doit pas être dénigrée car elle est nécessaire.

La seconde forme de chrématistique, dite « commerciale », est la mauvaise chrématistique. Elle est radicalement différente de l'autre car elle est liée au fait de « placer la richesse dans la possession de monnaie en abondance ». C'est l'accumulation de la monnaie pour la monnaie ; cela est, selon Aristote, une activité « contre nature » qui déshumanise ceux qui s'y livrent. Cela est lié à ce que l'homme est par nature un « zoon politikon », un animal politique, fait pour vivre dans un « état de communauté »; or, suivant son maître Platon, Aristote condamne le goût du profit et l'accumulation de richesses: la chrématistique commerciale substitue l’argent aux biens; l’usure crée de l’argent à partir de l’argent; le marchand ne produit rien: en l'absence de règles strictes visant leurs activités et d'un contrôle de la communauté dans son ensemble, tous sont condamnables d'un point de vue politique, éthique et philosophique."

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